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La guerre en Ukraine et ses conséquences économiques et financières.

Pour la première fois depuis des décennies, un conflit armé, déclenché par la Russie ce 24 février 2022, touche, au-delà de l’Ukraine, toute l’Europe. 

Même si le risque géopolitique est toujours présent dans les analyses, il faut bien avouer que la tentative d’invasion de toute l’Ukraine, décidée en pleine nuit par Vladimir Poutine, n’était pas dans les scénarios centraux des prévisionnistes. Le pire n’est jamais certain, mais lorsqu’il se produit comme actuellement en Ukraine il convient de ré-évaluer le plus objectivement possible les analyses précédentes et de mettre à jour, dans un nouveau contexte devenu plus incertain, les indicateurs à suivre dans les prochaines semaines.

Un impact économique sur l’énergie, qu’il faut relativiser

Beaucoup de représentations nous reviennent du temps de la guerre froide et nous font exagérer l’impact des décisions Russes en 2022. En effet avec un PIB comparable à celui de l’Espagne ou à ceux du Luxembourg et des Pays-Bas réunis, la Russie, très appauvrie, est devenue un pays de deuxième ordre économiquement.

Nous exportons peu vers la Russie.

Le véritable impact de ce conflit se situe sur les exportations russes de gaz, de céréales et de certaines matières premières comme le pétrole notamment. L’Europe qui importe 40% de sa consommation de gaz auprès de la Russie n’a ni les stocks, ni aucune alternative disponible à court terme, pour faire face à une éventuelle fermeture des robinets russes. L’Allemagne et la Hongrie sont les plus dépendantes.

De plus le principal gazoduc fournissant l’ouest traverse presque intégralement le territoire Ukrainien et risque d’être fermé s’il est endommagé par les attaques militaires en cours. À l’heure où nous écrivons ces lignes, cela explique pourquoi les sanctions économiques déclarées par les pays occidentaux ne vont pas jusqu’à la politique du pire et restent dans une ampleur qui n’entraine pas la fermeture totale et immédiate du gaz russe. Outre l’énergie, les autres secteurs touchés, à court terme, sont les banques, l’automobile et l’industrie du voyage.

Les conséquences du conflit à court terme

L’inflation, déjà pré existante, sur tout le secteur énergétique et les matières premières va s’accentuer à court terme et ne dégonflera pas aussi rapidement que prévu à moyen terme. Du coup les particuliers vont moins consommer et utiliser l’épargne mise de côté pour faire face aux prix de l’énergie et de l’alimentation en hausse. Énergie chère pour les producteurs et moteur de la consommation ralentie devraient donc freiner le rythme de la croissance mondiale (entre 0,2% et 1% de moins que prévu selon le degré de pessimisme des prévisionnistes).

Les sanctions économiques des pays occidentaux qui semblent très unis sur ce terrain, contre la Russie, vont aussi ralentir par une baisse des échanges, cette croissance tant attendue après la dernière crise du COVID en 2020 !

Tant que ne seront pas éclaircies les questions sur l’ampleur réelle du conflit et sa durée, les investisseurs, fort légitimement, vont reporter leurs décisions et se réfugier vers les actifs « refuges » :  c’est le phénomène du « Fly to Quality » qui revient à chaque épisode de crise. On « vole » vers la qualité des actifs les moins risqués que sont les emprunts d’états et l’or notamment. L’année 2022 va donc être bien délicate pour les banquiers centraux, qui comptaient sur une croissance robuste pour faire passer leurs augmentations de taux permettant de juguler une inflation inquiétante !

À moyen terme rien ne change ?

Passés la stupeur des premiers jours et les soubresauts actuels qui risquent de durer plusieurs semaines, l’histoire de tous les conflits géopolitiques, même si elle ne doit pas nous exonérer du travail permanent d’analyse du présent, nous incite à faire le dos rond financièrement et à ne pas prendre de décisions hâtives en pleine crise. Rester sur ses positions permet de bénéficier des revalorisations plus fortes post crises (à 6 – 12 mois) dans 90% des cas.

D’où l’adage boursier : « acheter au son du canon, vendre au son du clairon » qui se comprend bien lorsque l’on visualise le graphique largement publié cette semaine dans la presse financière :

Source : Edmond de Rotschild Asset Management ; Bloomberg

Que faire dans cette période ?

Dans un premier temps, nous ne conseillerons pas (sauf à disposer d’un horizon de placement réellement supérieur à 5 ans) d’acheter ou de prendre de nouvelles décisions en pleine crise. Il sera toujours temps de réinvestir pour les plus audacieux au fil de l’eau, et en plusieurs fois, une fois les contours de la crise actuelle mieux définis.

Aussi sera-t-il toujours utile de se projeter à moyen-long terme pour tout investisseur. Or à cet horizon, l’analyse globale qui nous dit que nous sommes en milieu de cycle d’expansion mondiale n’est pas invalidée par le conflit russo-ukrainien.

Comme nous l’avons vu il y aura des conséquences, des changements de rythme, qui n’étaient pas prévus.  Mais le schéma principal reste celui d’un retour (post crise Covid) à plus de croissance dans les prochaines années, avec un retour de l’inflation à maîtriser autour de 2% par an à moyen terme (passé le pic actuel lié à la sortie du Covid).

D’ailleurs une simple question à se poser à soi-même est révélatrice : ce que j’achète coutera plus ou moins cher à la fin de l’année ? 

  • Dans cette période de forte volatilité nous rechercherons de préférence les actifs et les zones les plus stables :
  • Éviter les pays émergents (inflation, dettes, risques sociaux…)
  • Au sein des pays occidentaux : privilégier plus que jamais la zone américaine au détriment de la zone euro impacté par le conflit.
  • On peut aussi miser sur l’Asie et la Chine, bien éloignées du nouveau risque géopolitique européen
  • Les cours de l’énergie et des matière premières notamment agricoles devraient continuer monter à court terme.

Conscient qu’il y a un certain cynisme à n’évoquer ici que les aspects économiques et financiers d’un drame humain, politique et social qui se déroule sous nos yeux, chacun pourra, comme votre serviteur, exprimer sa compassion, sa colère et ses opinions et sentiments sur l’attaque russe en Ukraine dans d’autres réseaux et tribunes plus adaptés… Tant il est vrai que ces évènements ne peuvent se satisfaire du seul filtre d’analyse économique.